Le BISPHENOL A

Carte d'identité du bisphénol-A

Le bisphénol-A (BPA) est un composé chimique issu de la réaction entre deux équivalents de phénol et un équivalent d'acétone.
La molécule fait partie des composés organiques aromatiques.

Ses autres noms sont 4,4'-(propan-2-ylidène)diphénol ou
p,p'-isopropylidènebisphénol.
Formule : C15H16O2

logo Bisphenol-A

Le bisphénol-A (BPA) est un produit chimique industriel utilisé sous différentes formes dans la fabrication de plastiques durs transparents.
La forme la plus courante (polycarbonate) se rencontre dans de nombreux produits de consommation ( bouteilles d’eau, biberons... ).
On en trouve également dans les boîtes de conserve métalliques pour aliments et boissons en tant que couche protectrice en résine époxy.

En tant que perturbateur hormonal on l'accuse de causer la délétion de la spermatogenèse chez l'homme (diminution du taux ou de la qualité des spermatozoïdes), ainsi que des anomalies du pancréas ou de la thyroïde.
Au Canada il est classé au rang de substance dangereuse depuis le 18 avril 2008 (en France l'AFSSA a fait la déclaration controversée comme quoi l'exposition des nourrissons est inférieure à la dose journalière tolérable ).

Comme il s'extrait des plastiques spontanément il contamine les individus par ingestion (même si une contamination par les voies respiratoires ou la peau est possible) et se fixe dans les graisses.
L'extraction est encore plus importante si le plastique est nettoyé avec des détergents.
Ces données font que les nourrissons présentent le plus de risque.
Face à la polémique en 2008 certains fabricants ont commencé à produire des biberons sans bisphénol A.

Des produits sans bisphénol-A :

Biberons sans bisphénol-A :

Biberons GREEN TO GROW disponibles en France sur le site Brindilles.
Biberons DODIE en polypropylène
Biberons, tétines et sucettes NÛBY garanties sans BPA, par exemple sur la Ferme des Peupliers

logo sans Bisphenol-A

Historique des avancées et des résolutions

Juin 2013 :

La France devient le premier pays doté d'une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE). Le but de la SNPE est de mettre en œuvre des initiatives (formation professionnelle, information du public, actions de recherche...) afin de réduire l'impact des perturbateurs endocriniens sur la population.

Par ailleurs Les travaux menés par Katia Jédéon, du Centre de recherche des Cordeliers (Inserm, universités Paris-V, Paris-VI et Paris-VII) publiés lundi 10 juin dans la revue "American Journal of Pathology" établissent que la formation des dents peut être affectée par une exposition à de faibles doses de bisphénol A (BPA). Même si ces travaux doivent être confirmés pae de nouvelles études ils sont un nouveau signal d'alarme à l'exposition au Bisphénol-A.

Une autre étude publiée le mercredi 12 juin dans la revue "Environmental Health Perspectives" (EHP), une équipe de chercheurs français de l'unité de toxicologie alimentaire de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) révèle que le BPA peut entrer dans l'organisme par la muqueuse située sous la langue. Dans ce cas elle n'est pas altérée par l'appareil digestif et la contamination est plus importante.

Décembre 2012 :

Le parlement français a voté le texte exigeant "la suspension de la fabrication, de l'importation, de l'exportation, et de la mise sur le marché de tout conditionnement à vocation alimentaire contenant du bisphénol A". Cela concerne donc certaines bouteilles plastiques, le revêtement interne de canettes et de boîtes de conserves mais aussi des collerettes de tétines et de sucettes et des anneaux de dentition pour bébés.

Juin 2012 :

Depuis octobre 2011, le nombre d'études scientifiques sur le Bisphénol A (BPA) a quasiment doublé et plus de 90 % d'entre elles concluent que le BPA a des effets toxiques sur l’homme ou les animaux de laboratoire.

La revue américaine Endocrinology a publié en mars 2012 une étude montant pour la première fois que le Bisphénol A a un caractère transgénérationnel. Les travaux menés sur les souris montre que les effets se transmettraient jusqu’à la 4eme génération alors que seule la lignée parente a été exposée (même à de très faibles doses).

Etude américaine d'encrinologie

Nous rappelons que l'interdiction du Bisphénol A devrait être étendue à tous les contenants alimentaires à partir de janvier 2014. Toutefois la loi n’est toujours pas passée au Sénat et l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) n’a toujours pas proposé une révision de la Dose Journalière Admissible actuelle bien qu'elle ait reconnu qu’elle ne protège pas la population.

Mai 2012 :

Après le retrait du Bisphénol A dans les biberons en novembre 2010, c'est aujourd'hui la société américaine Tupperware (spécialiste des contenants et accessoires alimentaires) qui décide de prendre les devants sur cette substance très controversée en retirant le Bisphénol A et le polycarbonate de ses produits.

Ces substances étaient généralement présentes à l'état de traces dans les produits n'allant ni au four ni au micro-ondes (35 produits de la marque environ): mixeurs, moulins universels, coupe-légumes, batteurs, moules à raviolis, cuiseurs vapeur... Elles ont été remplacées par un polyester thermoplastique, plus souple mais qui reste transparent et solide. Denis Gruet, PDG France de l’entreprise précise toutefois que les traces de Bisphénol A dans les anciens produits ne représente pas de danger puisque les quantités qui s'y trouvent sont "à des niveaux dix fois inférieurs à la limite autorisée par les instances européennes".

La société Tupperware a fait paraitre dans le catalogue 2012 distribué à ses vendeuses le guide « SOS, questions pièges sur nos produits et les plastiques en général » et créé sur son site internet et sur son site Internet la rubrique « Tupperware préserve votre avenir ».
Le consommateur peut donc directement consulter ces brochures en ligne. La marque rappelle que pour les produits que l'on réchauffe, il faut suivre les conseils d'utilisation et de restriction (ne convient pas au micro-ondes, par exemple).

Les quatre millions d'euros investis en recherche et développement par la société impactent peu le coût du produit final (2%) mais il faudra attendre encore pour connaitre la totale innocuité du nouveau polyester Tupperware. En effet comme pour tout nouveau matériau, il est nécessaire d'avoir du recul.

Nous rappelons que l'interdiction du Bisphénol A devrait être étendue à tous les contenants alimentaires à partir de janvier 2014. Gérard Bapt, président du groupe santé environnementale à l'Assemblée nationale, veut étendre l'interdiction aux phtalates et aux parabènes. Pour ce faire, il lui faudra affronter le lobby de l'industrie chimique.

Novembre 2011 :

Une nouvelle proposition de loi:

Le 12 octobre 2011, une proposition de loi a été votée en première lecture à l'Assemblée nationale pour interdire le Bisphénol A (BPA) dans les contenants alimentaires destinés aux enfants de moins de 3 ans (prise d'effet le 1er janvier 2013). Cette interdiction serait étendue à l'ensemble des contenants et ustensiles alimentaires à partir de 2014 et concerne tous les produits fabriqués, importés ou exportés contenant du BPA.

Rappel : Le Bisphénol A a été interdit dans la fabrication des biberons par la directive européenne du 28 janvier 2011 (2011/8/UE).

Septembre 2011 :

Le bisphénol A (BPA) est potentiellement toxique pour l'homme même à très faible dose, il faut donc limiter l’exposition des femmes enceintes et des enfants à ce produit, a annoncé l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) lors d’une conférence de presse le 27 septembre 2011.

Dans deux rapports, l’Anses reconnaît des effets "avérés" chez l'animal et "suspectés" chez l'homme, "même à de faibles niveaux d'exposition", donc "notablement inférieures aux doses de référence utilisées à des fins réglementaires".

L'Anses préconise en conséquence l'utilisation de produits de substitution au BPA - un mélange de phénol et d'acétone utilisé dans la fabrication de nombreux plastiques - afin de limiter l'exposition au bisphénol A (BPA) des femmes enceintes et des enfants, ce qui est un objectif "prioritaire" pour l'Agence.

Août 2011 :

Vous avez certainement remarqué que certaines enseignes délivrent des tickets de caisse au verso desquels est mentionné "sans Bisphénol A". Ceci fait suite aux travaux annonçant la nocivité dudit produit et sur le fait qu'une manipulation intensive par les hôtesses de caisse peut générer des effets toxiques sur l'organisme (perturbateur endocrinien). En effet, après les études américaines, la parution de l'étude de l'Inra de Toulouse montre que le bisphénol A peut migrer dans la peau à partir de ces reçus. Ainsi, le bisphénol A a été remplacé par du bisphénol S. Deux études japonaises réalisées en 2005 et 2006, attestent que ce dernier est aussi un perturbateur endocrinien (même si c'est de façon plus modeste) et surtout se dégrade "beaucoup plus lentement que le BPA dans les milieux aquatiques" et est par conséquent "plus persistant dans l'environnement".

Nous vous rappelons que le bisphénol A est présent dans certains biberons, boites de conserve, billets de banque, CDs, claviers d'ordinateur, bouteilles d'eau…

Décembre 2010 :

Les pays de l’Union européenne ont décidé fin novembre 2010 d’interdire à partir du printemps 2011 la production, puis la commercialisation en Europe de biberons contenant du bisphénol A, un composé chimique controversé utilisé dans la fabrication de plastiques alimentaires.

Le 27 juillet 2009, a été enregistré au Sénat une proposition de loi visant à interdire « la fabrication, l'importation, l'offre, la détention en vue de la vente ou de la distribution à titre gratuit, la mise en vente, de plastiques alimentaires contenant du Bisphénol A ».

Lundi 10 mai 2010, les députés à l'unanimité ont entériné la suspension de la commercialisation des biberons contenant du bisphénol !!!

Ils ont donc entériné la proposition de loi en faveur de l'arrêt de la commercialisation de biberons à base de Bisphénol A (BPA) adoptée par le Sénat le 24 mars 2010.

Ce même jour, la Commission des affaires sociales avait réclamé la suspension de la commercialisation des biberons fabriqués à partir de Bisphénol A (BPA) jusqu'à la remise des conclusions de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) sur les risques liés à ces biberons.

Petit rappel : les récentes études sur les effets toxiques du bisphénol A (BPA), composé chimique présent dans les plastiques alimentaires, notamment les biberons, ne mettaient pas clairement en évidence d'effet néfaste sur la santé, du fait de faiblesses méthodologiques. Elles comportaient toutefois des "éléments nouveaux" et des "signaux d'alerte", notamment de troubles du comportement et de la reproduction après une exposition in utero et postnatale: tel est l'avis de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) sur les effets du BPA, rendu public vendredi 5 février 2010. Ces signaux "méritent attention", affirmait Marc Mortureux, le directeur général de l'Afssa.

Les scientifiques recommandent donc aux "consommateurs inquiets" de "ne pas utiliser de récipients en polycarbonate [le plastique qui contient du BPA] pour chauffer les aliments à forte température". C'est aujourd'hui la principale voie identifiée de contamination du corps humain. Le BPA est présent aussi dans les boîtes de conserve et canettes de boisson.

Pour l'Afssa, les études récentes comportaient cependant des biais méthodologiques importants (données trop peu nombreuses, quantité d'animaux insuffisante, absence de groupe témoin, non-prise en compte de l'exposition à d'autres perturbateurs endocriniens via l'alimentation, la litière ou les cages des animaux) qui ne permettaient pas encore de conclure à des effets néfastes sur la santé humaine. L'agence, qui concluait à l'innocuité de la molécule en 2008, remettait donc pour la première fois en cause les méthodes utilisées pour caractériser les risques des perturbateurs endocriniens, qui "pourraient agir à très basse dose, et avoir des effets différents à forte dose et à faible dose".