Le Covid-19, le confinement, le Réseau Amap d'IdF... et "Ah ma Papille"
Dès le dimanche 15 mars 2020, suite à l'ordre de fermeture des bars, restaurants et magasins autres que "essentiels" (alimentaires, santé...), le bureau de "Ah ma Papille" s'organise avec le maraîcher pour les distributions à venir, dans le plus strict respect des "gestes barrière" et des distances entre les personnes. Les consignes sont envoyées par mail, aux adhérents et aux producteurs.
Nous ne le savons pas encore, mais dès mardi midi, nous serons tous "confinés" à notre domicile et nous n'aurons le droit de sortir que dans des cas précis, avec une attestation sur l'honneur pour justifier de notre déplacement.
Nous maintenons notre distribution, notre "bon sens paysan" nous le dicte, même si nous ne sommes pas explicitement cités dans la liste des commerces ouverts.
Notre position est confirmée par un mail du Réseau Amap IdF: "Le caractère alimentaire des distributions fait qu'on peut légalement les maintenir, et nous le recommandons : solidarité vis à vis des producteurs, approvisionnement alimentaire pour les amapiens, et démonstration de la force du modèle!" et aussi "En effet, maintenir et assurer l’approvisionnement alimentaire est essentiel, et l’AMAP est une solution alimentaire résiliente, locale et solidaire."
Alors, mardi soir, le 17 mars 2020, dans une atmosphère un peu surréaliste, la distribution de légumes, des produits laitiers et du fromage de brebis se fait dans le calme et le respect des consignes sanitaires.
Pendant ce temps, au Réseau Amap IdF, Lucie et Mathilde se démènent pour obtenir l'autorisation officielle de continuer notre activité auprès des préfectures de l'IdF. Nous les en remercions. Elles communiquent avec les Amaps et les Producteurs.
Dès le lundi 23 mars, au vu du comportement des gens sur les marchés publics, nouvel arrêté, fermeture de tous les marchés, sauf autorisation spéciale de la Préfecture. Nous décidons là encore de maintenir les distributions, nous ne sommes pas un marché ouvert au public. A noter que le préfet de l’Essonne n’accordera que onze dérogations. Quelques jours plus tard, les marchés pourront ré-ouvrir, sous réserve de respect des gestes barrières, sous la responsabilité des maires, tous n'ont pas ré-ouvert à ce jour.
A nouveau, le Réseau Amap IdF se démène pour obtenir auprès des préfectures de l'IdF l'autorisation de continuer notre activité.
Le Réseau Amap IdF crée une page spéciale sur le site du Réseau (voir ici) et les informations y sont ajoutées au fur et à mesure: les recommandations sanitaires, les mails, les autorisations officielles (Préfectures, Chambres d'Agriculture, la DRIAAF: Direction Régionale Interdépartementale de l'Alimentation de l'Agriculture et de la Forêt d'Ile de France), les communications du Miramap où vous trouverez également une rubrique spéciale qui évulue avec le temps, "On parle de nous" (voir ici).
-sur Europe1: "Réseau Amap : la solidarité à la campagne"
-des articles de Reporterre: "Covid-19 : les autorités privilégient les grandes surfaces au détriment de la vente directe" et aussi "Les AMAP, îlots de lien social dans l'océan du confinement"
-un article du Monde: "Pendant le confinement, les AMAP s’organisent pour continuer les distributions de fruits et de légumes"
-un artice de Libération: "Alimentation : le boom des réseaux de circuits courts"
-un article de l'Humanité: "Consommation, comment la solidarité s'active pour assurer la chaîne alimentaire en cette période"
-Un article de l'école de journaliste Schoolmediamakerur: "Les AMAP font le plein de commandes depuis le confinement"
Partout des voix s'élèvent contre l'actuelle organisation (mondiale) de notre industrie, de notre santé, de notre alimentation, de notre agriculture... Et plébiscitent les retours à plus de souveraineté, de local, de durable, de contrôlable...
Le mouvement des Amap y fait figure d'exemple, avec les circuits courts, la solidarité, le préfinancement de la production, le maintien de nos paysans sur leurs fermes...
A noter que le Réseau Amap IdF avait déjà appliqué le concept à des partenariats "hors maraîchage" (fruits, œufs, poulets... ) et qu'il est aujourd'hui en pleine réflexion pour élargir vers d'autres activités, en particulier artisanales, tout en restant en lien avec l'alimentation et la terre. Lors de l'AG en mars, un atelier de l'après-midi était consacré à ce sujet: "L'artisanat en Amap", avec une nouvelle appellation: AMAAL Association de Maintien de l'Artisanat Alimentaire Local. En respectant les principes de la charte: partenariat, social, solidaire, équitable, pérenne, de proximité, sans intermédiaire...
Et demain, pourquoi ne pourrait-on pas inventer des partenariats de ce style dans d'autres domaines que l'alimentaire?
Jeannette